Faut quand-même vraiment être un connard pour lâcher ça à qqn. C'est style tu viens me raconter ton problème, et j'te dis que j'en ai rien à foutre, mais sans être aussi franc.
"Qu'est-ce que tu veux que j'te dise", ou le meilleur moyen pour envoyer qqn chier sans être vulgaire...Je suis sans aucun doute une connasse de la pire espèce, mais à partir du moment où mon interlocuteur semble prendre son problème au sérieux, j'évite de lui infliger ce genre d'attitude méprisante...
Je l'admets, il y a des gens qui font des montagnes d'un rien, mais comme l'a dit Saint-Exupery, si pour lui c'est important, hein, hein? On ne peut rien contre ça, à part éventuellement l'aider à relativiser.
Par contre, le gars qui te parle pour te parler, le gars qui dit de la merde parce qu'il ne sait dire que ça, sans réfléchir à rien, et qui l'ouvre à tout va....Lui, lui je l'envoie chier mais avec toute la majesté dont je suis capable.
Anecdote : 2be3 (au regard de son look, ce "pseudo" lui va à ravir...) se trouve debout derrière moi et est en train de converser avec la pipelette mâle quotidiennement assise à ma gauche, Ringard n°1. 2be3 me voit taper à l'ordinateur et subitement adopte un comportement des plus étranges, qui consiste à s'extasier comme s'il voyait pour la première fois une aurore boréale apparaître devant ses yeux. Il est vrai que je tape très vite à l'ordinateur, mais qu'est-ce qu'on s'en braaaaanle... Je suis à cran ce matin là et, dans un effort de diplomatie qui ne me ressemble vraiment pas, je me contente de l'ignorer et de continuer mon travail. Accrochez-vous, la suite est particulièrement cocasse. Môssieur 2be3 qui s'approche de moi et, avec toutes les simagrées dont sa limitée personne est capable, me souffle à l'oreille la question suivante : "Dis moi, tu peux m'expliquer pourquoi une fois sur deux que je t'adresse la parole, on se lynche?"....
Que répondre à une ânerie pareille? Voici un aperçu des faits réels :
- En un an et demi, nous nous sommes pris la gueule UNE seule fois ==> je lui ai sèchement dis d'éviter de faire le moindre commentaire sur ma manière de m'habiller ou de me coiffer (non parce que cet espèce d'erzats de "Boys band" s'était permis de l'ouvrir sur ma coiffure....)
- Ne rien répondre à une vanne excessivement nulle relève pour moi de la tolérance extrême, et non du "lynchage"....
Il s'agissait d'un collègue de travail, et ne souhaitant pas voir mes relations professionnelles se dégrader, je me suis vue contrainte d'aller m'expliquer avec 2be3. Il l'ouvrait, sa gueule, il l'ouvrait.....au début. Finalement, il s'est vu obligé de reconnaître que j'avais raison, qu'il se donnait trop d'importance, que les humeurs d'une personne normalement constituée n'étaient généralement pas égales en toutes circonstances, que "ne rien dire" n'était finalement pas si violent, que me contenter d'un "bonjour-aurevoir" le lundi ne m'empêchait pas de lui faire une franche et amicale tape dans le dos le mardi, que la vie n'est pas un long fleuve tranquille, que j'avais été tout-à-fait correcte avec lui. A la fin de cette animée discussion, 2be3, presqu'à plat ventre, me remercie d'être venue régler ça de face.
J'aurais pu, hein, j'aurais pu lui lâcher le particulièrement hautain "Qu'est-ce que tu veux que j'te dise?" Mais non, même pour 2be3 j'ai fait un effort de considération.
Allez, une petite médaille pour Dirty Racoon qui petit à petit, excelle dans le mode "Colgate" requis par tout travail impliquant un minimum de relations.
Ciao ciao
Dirty Racoon